Etre moins auto-critique !
Qui est le juge le plus critique que nous avons à affronter ? Souvent il ne s'agit que de nous-même ! Notre manière de nous regarder, donne prise ou pas au regard des autres... Montaigne disait déjà "De nos maladies, la plus sauvage est de mépriser notre être... s'aimer soi-même est le sommet de la sagesse".Encore quelques marches à gravir vous aussi ?
Le philosophe Frédéric Lenoir dans son très beau Petit traité de vie intérieure nous explique combien il est important d'apprendre à s'accepter tel que l'on est. Il nous livre dans cet ouvrage un témoignage très éclairant sur le lien entre le regard que nous portons sur nous et celui que les autres portent sur nous. "J'ai souffert de mesurer un mètre soixante cinq... j'ai souffert du regard des autres...et je me suis persuadé que cette taille serait pour moi un obstacle tout au long de ma vie. Ayant cela en tête, j'anticipais le rejet de certaines jeunes femmes plus grandes...et n'osais aller vers elles. J'ai découvert que si ma taille cessait d'être un problème pour moi, elle ne l'était pour personne. J'ai fini par m'accepter ainsi. Dès lors, ma taille a...cessé de me handicaper dans ma vie amoureuse".
Trouver la bonne équation
Plus facile à dire qu'à faire ! Des corps toujours sveltes emplissent nos écrans, revues et panneaux publicitaires. A chaque coin de rue un sein fier, une fesse ferme, un visage éblouissant. Ces clichés digérés au point d’être part de l’individu sont la cause de certains comportements perfectionnistes et destructeurs. Selon William James, un des fondateurs de la psychologie scientifique moderne, l’estime de soi est le résultat d’une équation : ce que nous faisons ou ce que nous sommes par rapport à nos prétentions. Plus on se rapproche de ces aspirations et plus l’estime de soi augmente. Si les prétentions sont trop élevées ou irréalistes on s’enferme dans le mal être. « Quel jour agréable que celui ou nous renoncerons à être jeunes ou sveltes ! » ajouteWilliam James en précisant que gérer ses aspirations et faire des renoncements permet de vaincre ses complexes et d’accéder à une bonne estime de soi.
Opter pour le zoom arrière
Le complexe vient du fait que l'on ne voit qu'un détail de notre être, de notre individualité. Détail qui prend tellement de place qu'il nous empêche de voir le reste. Parfois nous pensons que supprimer un défaut suffit alors que le mal être vient d'une difficulté à dezoomer, à nous regarder dans notre intégralité et d'un besoin excessif de l’approbation des autres. Pour parvenir à se voir autrement et changer notre relation aux critiques et aux autres il est essentiel d'identifier ses qualités, ses beautés et ses richesses. Le défi est de se regarder sans se comparer aux autres, de se regarder avec l'amour dont parle Montaigne, de se faire ce cadeau simple qui est d'apprendre à se regarder tel que l'on est c'est à dire dans notre globalité pour apprendre à s’accepter tel que l’on est.